Une histoire de fautes
Comme cela arrive parfois sur un tacle glissé, votre modeste newsletter est en retard… L'occasion d'évoquer les actions répréhensibles listées dans la Loi 12 du football association.
La saison s'achève mais pas Pointu, qui s'attarde cette semaine sur le volume des fautes commises sur les pelouses de notre chère Ligue 1 en guise de premier bilan.
PSG, le faux calme
Officiellement, c’est Toulouse qui commet le plus de fautes par match, près de 15 en moyenne tout de même. À première vue, le PSG semble être l’équipe qui en commet le moins - seulement 10 par match. Mais il convient de corriger ce chiffre à l’aune de la possession (plus spécifiquement du nombre de touches de part et d’autre). Une correction qui change radicalement la donne pour le club de la capitale, tant il garde la main mise sur le ballon. Ainsi, à nombre de touches égal, les Parisiens se révèlent beaucoup plus agressifs que leurs adversaires, complétant un podium de l’agressivité où trônent déjà Monaco et Toulouse.
Ce classement est moins anodin qu’il n’y paraît, en ce qu’il recoupe grossièrement le classement final de la ligue, démontrant s’il en était besoin, à quel point l’engagement et l’agressivité sont importants dans le football d’aujourd’hui. Et ce, même au-delà des règles… Il n’est plus rare d’entendre un commentateur blâmer un joueur de n’avoir pas fait une «faute tactique» lors d’une contre-attaque adverse… The Beautiful Game.
Wesley Saïd, un peu d’or, beaucoup de sang
Au niveau des joueurs, c’est le Lensois Wesley Saïd qui inflige le plus de fautes par match : 33 en un peu plus de 1 000 minutes (très) disputées. On s’étonnera de trouver majoritairement des joueurs offensifs dans ce top… Sans doute à cause de deux facteurs :
L’agressivité du pressing moderne passe en premier lieu par les joueurs offensifs.
Tous n’ont pas autant de sûreté dans le geste défensif que leurs homologues défenseurs. De fait, ils possèdent un ratio fautes / interventions bien plus élevé.
Plus intuitivement, les joueurs qui provoquent le plus de fautes chez leurs adversaires sont essentiellement des offensifs.
Considérer le ratio entre fautes commises et fautes subies permet de mieux saisir la logique à l’oeuvre et les spécificités de chaque poste :
Les ailiers et les milieux offensifs sont particulièrement ciblés et commettent comparativement beaucoup moins de fautes.
Les défenseurs centraux infligent largement plus de fautes qu’ils n’en subissent mais les volumes restent faibles dans tous les cas, essentiellement à cause des zones dans lesquelles ils interviennent (peu dangereuses en phase de possession, critiques en phase défensive - nécessitant donc un peu de doigté).
Chez les latéraux, on observe une dichotomie entre des profils défensifs et d’autres clairement plus portés sur l’attaque, c’est le cas du Lillois Tiago Santos.